L'Afrique, le cuivre et les vautours
Depuis l'arrivée du milliardaire Ivan Glasenberg, président du géant des matières premières Glencore, la petite ville suisse de Rüschlikon a diminué ses taux d'imposition. Elle peine même à dépenser tout l'argent versé par le nouveau venu. Glasenberg et sa compagnie doivent notamment leur fortune aux mines de cuivre zambiennes. En 2000, l'État africain, surendetté, a été forcé de vendre à des compagnies privées ses précieux gisements - en signant des contrats léonins. Les sociétés minières comme Glencore, qui profitent d'un régime fiscal excessivement avantageux, pratiquent en outre l'optimisation fiscale via leurs nombreuses filiales. Résultat : malgré la richesse de son sous-sol, la Zambie compte parmi les vingt pays les plus pauvres de la planète, 60 % de ses habitants survivant avec moins d'un dollar par jour. Des experts, dont la députée européenne Eva Joly et le vice-président zambien Guy Scott, dénoncent ce pillage délibéré de tout un pays.